Date:
02/07/2013 - 11:27 - 03/07/2013 - 11:27
La diffusion des programmes audiovisuels a été assurée pendant plusieurs décennies par la radiodiffusion analogique. Mais, en plus d’une consommation importante d’énergie et de ressources en fréquences, celle-ci ne permet plus de satisfaire les demandes sans cesse croissantes des acteurs du paysage audiovisuel, dont les services sont aujourd’hui portés vers le multimédia et les usages mobiles ou interactifs.
Ces contraintes ont encouragé le développement du numérique, qui exploite des techniques permettant de diffuser plusieurs programmes sur une seule fréquence, contrairement à la diffusion analogique qui ne permet la diffusion que d’un programme par fréquence.
L’impact de ces mutations est si important que tous les pays membres de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) se sont engagés dans un exercice de migration totale vers la radiodiffusion numérique, dans le cadre d’un traité international appelé Accord régional (GE06), adopté lors de la Conférence Régionale des Radiocommunications 2006 (CRR 06).
Les Etats se sont ainsi engagés à éteindre la diffusion analogique pour la remplacer par la diffusion numérique, au plus tard le 17 Juin 2015.
Cependant, beaucoup de pays africains ne sont pas encore prêts à effectuer ce passage à la télévision numérique terrestre.
C’est pourquoi, consciente des défis majeurs qui interpellent les acteurs de l’audiovisuel, la Commission nationale sénégalaise pour l’Unesco, a tenu à apporter sa contribution, afin qu’aucun pays africain, en particulier ceux de la sous-région ouest africaine, ne rate ce virage vers le numérique.
Dans ce cadre, elle a organisé les 02 et 03 Juillet 2013, à Dakar, à l’Hôtel-Résidence « Le NDIAMBOUR », un séminaire sous régional sur le thème suivant : « Les médias face aux défis du passage de l’analogique au numérique ».
Le séminaire, organisé en partenariat avec la RTS, avec le soutien de l’UNESCO, a réuni les délégués du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte-d’Ivoire, du Gabon, du Mali et du Niger, ainsi qu’une quarantaine d’experts sénégalais, issus du secteur des médias, de la régulation, et des Tics, …
La cérémonie d’ouverture a été présidée le 02 Juillet à 10h30, par le Ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie Numérique, M. Cheikh Mamadou Abiboulaye DIEYE, en présence notamment de l’honorable Député Haoua DIA THIAM, Présidente de la Commission de la Communication à l’Assemblée Nationale, de Monsieur Youssouf OUATTARA, représentant la Directeur du bureau de l'unesco à Dakar, de Monsieur Racine TALLA, Directeur général de la Radio Télévison du Sénégal (RTS) et de Monsieur Aliou LY, Secrétaire général de la Commission nationale pour l'UNESCO.
« Les objectifs de ce séminaire coïncident parfaitement avec l’engagement du Sénégal de réussir le passage de l’analogie au numérique, dans les délais, et d’en faire un formidable outil de développement technologique et économique, mais aussi une véritable occasion de promotion, de diffusion et de passage des cultures nationales pour nos Etats et populations », a affirmé Cheikh Bamba Dièye.
Avec le passage de l’audiovisuel de l’analogique au numérique, a souligné le ministre de la Communication, nous vivons une période déterminante pour l’avenir de nos pays et de nos populations. Ce passage, remarque-t-il, ouvre de nombreuses perspectives dans les domaines technologique, économique, social et culturel. Remplir un certain nombre de préalables relatifs notamment à la normalisation et aux choix technologiques est une exigence, a ajouté Cheikh Bamba Dièye. Il préconise la mise en place rapide de plateformes de diffusion, l’adaptation du cadre légal et réglementaire de l’audiovisuel, l’accès démocratique à la diffusion numérique, la mise en œuvre d’une stratégie d’information destinée aux consommateurs.
Mais ce basculement nécessite des moyens financiers importants. Et selon le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Cheikh Bamba Dièye, ‘’cela nécessitera dans certaines conditions 30 à 40 milliards’’ de francs Cfa d’investissement. ‘’Le Sénégal continuera de mobiliser tous les moyens nécessaires pour accompagner ce processus. Ce passage va marquer une grande révolution dans les médias, notamment la modernisation de la diffusion’’, a-t-il indiqué. Pour la plupart des pays africains, le passage au numérique reste un défi à relever.
Le ministre a soutenu qu’il est nécessaire de réfléchir d’ores et déjà sur un encadrement juridique adéquat. Nos médias doivent, dans ces perspectives, investir dans la formation, la production et la création de contenus de qualité. Des défis majeurs que nos pays doivent relever grâce à la coopération et à l’échange d’expérience, à l’instar de ce séminaire organisé avec le soutien du Bureau régional de l’Unesco à Dakar.